mercredi 14 décembre 2011

La Grèce ou le triomphe des idées qui ont fait faillite

Une petite suggestion d'émission radio à écouter en podcast, pendant le repas, le repassage...
Il s'agit de l'excellente émission de Daniel Mermet sur France Inter, Là bas si j'y suis.
Il me semble intéressant de s'intéresser à la situation du peuple grec pour deux raisons, telles qu'évoquées dans l'émission d'ailleurs :
  • C'est ce qui nous menace - non pas dans la sens où la même situation va s'établir en France (encore que), mais dans le sens où la Grèce est un exemple de ce qui pourrait nous arriver si nous ne plions pas aux exigences de ces fameux marchés.
    Outil donc du libéralisme qui, en concentrant toujours plus la richesse, met nos économies et nos sociétés à genoux... pour ensuite s'appuyer sur la situation catastrophique subséquente... afin de justifier plus de libéralisme encore. Admirable retournement rhétorique il faut reconnaitre. [2]
    Le peuple Grec, condamné pour l'exemple ?
  • La situation dans laquelle on place le peuple grec, les gens (comme vous, moi, ce jeune couple ou encore cet enfant de foyer monoparental) est juste intolérable humainement parlant.
    Elle va à l'encontre de tous les principes démocratiques pour faire advenir lesquels un paquet de sang a dû couler (1789, Commune, résistants de tous ordres).
    Elle est la démonstration de force de la volonté naturelle du retour à la féodalité.
    Nous ne bronchons pas. [1]
Et tout ça ne prend sa source que dans du symbolique : des écritures comptables même pas sur du papier, numériques. Débranchez la prise et tous ces rapports de domination économiques partent en fumée. Car si la crise écologique qui nous prendra au cou est devant nous, ce n'est pas elle qui sévit actuellement mais bien des visions politiques, idéologiques s'implémentant par les chiffres.
La terre produit toujours à manger, pas moins qu'il y a un ou deux ans. Nous la tuons certes mais elle ne meurt qu'à petits feux, et ce n'est pas encore son heure.
La science et la technique sont toujours là, disponibles pour soigner les malades. Prêts à l'usage.
Les gens sont toujours là, prêts à mettre en œuvre leur employabilité.

Mais le capital, lui, a décidé de se mettre en pénurie : assécher l'économie pour la reconfigurer [3] à l'occasion d'une mise à genoux en règle (stratégie du choc ?). [4]
Tu es à disposition, serf salarié, intérimaire ou précaire.
Je dois te laisser le surplus de pouvoir qui t'excite, vilain cadre, dirigeant ou notaire, pour que tu sois le bras armé de ma domination. Mais je t'ai à l’œil, car c'est bien parce que je n'ai pas le choix.
Et quand à ma gent d'arme, la solde et la soif de la petite domination et de la médaille te mettent à ma botte si facilement.
De toutes manières, votre abêtissement et embrigadement par voie médiatique [1], par le surplus de confort qui vous a bercé jusque là, par la dégradation que j'ai fait subir à votre école républicaine, ne vous permet déjà plus de vous insurger intellectuellement contre ce qui vous arrive. A peine arrivez vous à en percevoir la portée... après son avènement seulement. Avant ? Vous êtes dressés à traiter de marginaux, Cassandre ou conspirationnistes tous ceux qui sortiraient du rang.
Et l'on vous apprend à aimer votre sort d'agents consommateurs économiquement rationnels dans un système qui s'auto-justifie et se présente comme inéluctable.

Non, cela couplé à l'inertie des masses, vous n'avez désormais plus aucune chance. Ha ha ha ha ha  !


Là bas si j'y suis -  La Grèce ou le triomphe des idées qui ont fait faillite :
  1. http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2318
  2. http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2320
  3. http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2321
  4. http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2322
--
[1] "Les spécialistes du pouvoir du spectacle, pouvoir absolu à l'intérieur de son système du langage sans réponse, sont corrompus absolument par leur expérience du mépris confirmé par la connaissance de l'homme méprisable qu'est réellement le spectateur." Guy Debord - La société du spectacle (texte
[2] J'appelle cela "fermeture" - système s'auto-justifiant de ses propres principes et réalisations.
[3] Démantèlement définitif du Programme du Conseil National de la Résistance (texte
[4] Debtocracy (film) (1/2, 2/2)

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