vendredi 24 février 2012

Revue de presse - 20/02/2012

Nouvelle revue de presse de cette semaine. Un titre ? ... "appel aux experts en 'sécurité' civile : on manque de lubrifiant en Grèce" !?

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Société

Les nouveaux chiens de garde
Parce que les médias de masse sont la petite lucarne par laquelle on voit nécessairement le monde, il est nécessaire de comprendre de quelle teinte sont ses carreaux... Un film à aller voir absolument.
(Cf. aussi l'analyse de la guerre médiatique menée contre les partis non-alignés plus bas dans l'article de JL. Mélenchon.)

En Grèce, ça manque paradoxalement de lubrifiant
Un article du blog de Paul Jorion qui résume très rapidement la situation inique et cynique du peuple Grec.
Demain ce sera chez nous, le prochain plan de rigueur ici est prévu pour être voté le 22 février...


Résumé point par point de la saignée opérée en Grèce (FdG)
Guerre au salaire, politique de concentration encore plus forte de la richesse crée, appauvrissement généralisé.

Eclairons ce qui se passe (ci-dessus) d'un regard historique neutre...
Conférence d'Annie Lacroix-Riz, historienne non alignée, sur la période trouble ayant précédé et vu l'occupation de 39-45.
Au-delà du durcissement du régime politique avant l'invasion allemande, guerre impitoyable aux salaires comparée à celle qui se déroule actuellement, le positionnement social durant la guerre et analysé, ainsi que ceux qui en ont bénéficié...
Les archives nous montrent que les paroles prononcées "plutôt Hitler que le Front Populaire" ne sont sans doute pas restées que des mots.
Aujourd'hui on entend "plutôt Marine Le Pen (FN parti patronal) que Mélenchon (FdG parti du salariat)". Médias de masse aidant, balaiera-t-on la révolution citoyenne en germe par l'imposition du FN ou en tous cas son utilisation comme épouvantail ?


Un portable dès le berceau

Le 115 du particulier
Un état digne de ce nom devrait prendre en charge ces cas-là. Le 115 du particulier met en exergue la casse sociale exercée par la politique actuelle qui se traduit par l'incapacité pratique des structures institutionnelle de répondre à la misère réelle. Le pire étant que ces institutions y trouvent encore à redire...


Politique

UMP - Union pour Mon Pognon
Déconstruction de l'action de l'UMP durant le dernier quinquennat.

Le corps social est rongé par un cancer généralisé
Ma vision des choses et le pourquoi il faut se battre pour la remise en place d'un état réellement socialiste, actuellement via l'outil politique construit en ce sens : le Front de Gauche.

Les mensonges du FN : le loup qui se fait passer pour un agneau...
Cet article déconstruit le programme du FN et montre qu'en dehors de sa posture populiste, il opère radicalement contre les intérêts de la classe ouvrière (et salariale) qu'il prétend portant défendre et dont il acquiert une partie des votes par le jeu de l'exploitation des rancœurs xénophobes avalisée par la politique UMP récente.

Article analytique de Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche)
A lire les partie sur :
  • Dépeçage d'entreprise (Arkema)
  • Mise à mort du contrat de travail ("Le soir à Villeurbanne...")
  • Difficulté du combat contre les faisceaux de pouvoir médiatiques
  • Dont le corporatisme douteux de la profession ("Pour défendre ses confrères...", "Enfin, pour bien montrer..."
  • Inéquité (pourtant exigence démocratique légale) de traitement médiatique ("Le conseil supérieur de l'audiovisuel..." et suivant)
  • Le dernier paragraphe conclut sur la tentative d'enterrer définitivement la démocratie en la transformant en une pure démocratie d'opinion (ce qu'elle est déjà beaucoup) en supprimant la règle de l'égalité de traitement médiatique en période électorale. On ne peut mieux permettre à ceux qui disposent de la puissance financière et d'influence d'acheter ainsi le résultat des campagnes électorales. Nous dérivons inéluctablement vers un système bipartite américanisé. Et c'est pas triste...

Sur la désaffection du politique, par Super Rebelle


Economie

La folie Free, symbole d'une schizophrénie française
Ou le tiraillement du citoyen-consommateur entre civisme raisonné et tentation du choix égoïste purement économique.
Cet article montre l'importance de la régulation du champ politique sur le champ économique.
(Le plus drôle étant peut-être que cela paraisse dans Les échos, journal de droite affairiste s'il en est ! :o)
(Bon, ok, il faut plutôt y voir l'instrumentalisation d'un média au sein d'une lutte d'intérêts, une fois n'est pas coutume... ;)

Pourquoi Free se fout de nous (partie I) (partie II ici)


Lectures

Capitalisme, désir et servitude, Frédéric Lordon
Petite analyse synthétique pour aboutir à une conclusion sur la montée des nationalismes et xénophobies en périodes de crise :

Cet ouvrage dense, en faisant la synthèse manquante entre Spinoza et Marx (oubliez tout de suite ce charabia :), analyse les rouages mentaux et sociaux qui structurent nos entreprises et la relation salariale où nous nous trouvons.


On apprend qu'in fine il s'agit d'un mécanisme d'enrôlement où l'argent-pouvoir est la carotte principale et la volonté de puissance (de pouvoir, de domination même mesquine, on fait ce qu'on peut, d'influence, de reconnaissance...) le ressort principal. Cet enrôlement, institutionnalisé grâce aux valeurs sociales ainsi que la monnaie en vigueur - médium incontournable de la survivance sociale et présenté comme tel - est ce qui va permettre au dirigeant, et au-delà à l'actionnaire, de mobiliser des foules pour poursuive ce qui est Son désir-volonté en l'imposant à tous.

L'un des intérêts principaux de cette analyse est de mettre à nu les structures de pouvoir comportemental et d'enrôlement qui sont à la fois ramifiées (elles infusent toute la société), individuellement intégrées (elles sont en prise au sein même de nos comportements individuels profonds et les constituent) puissantes et incontournables : le salarié est mis dans une position d'hétéronomie (antonyme d'autonomie) car il ne peut satisfaire à ses besoins vitaux (donc assurer sa survie) que grâce à l'ensemble du système économique. Il est donc rendu totalement dépendant, et donc esclave.

Ainsi lorsqu'un impératif de contrainte violent, par exemple financier, est distillé à la tête du management (réduction des coûts, budgétaire, augmentation de la marge de profit) il se répercute dans toutes les ramification de pouvoir jusqu'au plus bas niveau. Chaque individu reçoit de son supérieur la contrainte plus forte, donc la mise à risque de sa survie (non-remplissage de ses objectifs individuels), et va la répercuter sur ses subordonnés. Un système où chacun est esclave, quel que soit son niveau hiérarchique. Kafka, ou Brazil.

Ce que laisse apparaître cette rapide synthèse de l'analyse lordonnienne spinozo-marxiste, et je terminerai là dessus, c'est que l'imposition d'une contrainte déraisonnable au regard de la vie humaine au sommet de la "pyramide" implique en cascade l'apparition de la violence à tous les étages de la construction sociale. Les affects tristes liés à la remise en cause de sa survie par l'augmentation des exigences subies par chaque manager se traduisent par un stress latent, un mal-être, qui se doit d'être exprimé d'une manière ou d'une autre :
  • Sur les subordonnés (mais cela n'épuise pas les affects tristes, l'humanité n'ayant pas été chassé de tous les cerveaux, même ceux des managers)
  • Sur les sous-traitants et fournisseurs
  • Sur la famille, les proches, par ricochet (augmentation des violences et violences familiales en Grèce par exemple
  • Sur soi (suicide)
  • Sur des boucs-émissaires, généralement désignés

Pour ma part c'est par ce dernier élément que je m'explique la récente remontée (importante) du nationalisme et surtout, chez nous, de la xénophobie.
Résurgence alimentée par une classe politique de droite conventionnelle qui attisent ce sentiment à des fins bêtement électoralistes, les légitimant par les prises de positions gouvernementales ouvertement anti-étrangers, fautifs coupables désignés.
Résurgence alimentée également par une gauche conventionnelle qui, en dehors de n'avoir plus rien de socialiste, n'a pas le cran de monter au créneau. Le combat n'est plus le leur : il se contentent d'occuper le terrain laissé brûlé par un bilan catastrophique d'une droite qui se radicalise tout en proposant de continuer dans la même politique du lance-flammes (austérité, soumission à la sphère financière).

Il semble que le rapport de domination salarial exacerbé, et ses émanations de violence endogène, ait de beaux jours devant lui...



Divers & humour

L'île aux fleurs (Ilha das flores)
Vous ne pouvez simplement pas ne pas avoir vu ce merveilleux petit film. (!!!)

SMBC comics - salariat



PS : Historique des revues de presse précédentes sur l'Agora anti-médiocratie.

1 commentaire:

  1. Merci pour cette revue de presse qui nous aide à nous y retrouver dans la masse des infos. Je vais me procurer le bouquin de Serge Halimi qui a inspiré le film "Les nouveaux chiens de garde". Le constat était à faire mais rien de surprenant là dedans malheureusement. On connaissait déjà cette oligarchie médiatique et ses méfaits. Mais il faut enfoncer le clou et le film aura plus de retentissement que le livre. Quant à Mélenchon, je le suis sur quasiment toute la ligne. Comment, quand on se dit de gauche, peut-on être séduit par un programme socialiste aussi timide et timorée ? La crise et les contraintes européennes ont bon dos pour justifier une politique dite de gauche qui ne s'attaque pas aux racines du mal, qui n'a aucune vision de société alternative qui réviserait fondamentalement les rapports entre le gens sur la base de l'équité et d'une véritable égalité qui commence par celle du porte-monnaie ...
    a+ Daniel

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