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mercredi 22 juillet 2009

Is Google making us stupid ?

L'article original dont il est question ici s'intitule "Is Google making us stupid ?" (traduit ici).
Malgré son titre, la question n'y est pas d'attaquer Google, mais de mettre au jour un certain nombre d'impacts de l'Internet sur nos rapports à l'information, voire même nos processus cognitifs, et évoquer les dérives et dangers que cela peut représenter...

Notez-bien que si vous ne vous sentez pas la concentration suffisante pour lire cet article jusqu'au bout (que ce soit en version anglaise originale ou française traduite) vous avez deux fois plus d'intérêt à le lire ! Vous seriez alors en plein dans le syndrome mis au jour, caractérisé notoirement par une incapacité de s'investir dans la lecture de fond ou la recherche sur un sujet précis et l'attrait plus fort pour le survol via titres ou synthèses...

vendredi 17 juillet 2009

L'affaire de la télévision contaminée

Nous passons chaque jour en moyenne 3h08 devant notre télévision [1]. C'est colossal. Rarement un média quelconque aura eu une pénétration si intense dans les foyers du monde entier. Une telle omniprésence impose de se poser des questions sur ses effets effectifs sur nos esprit, ceux de nos enfants, et par là sur nos sociétés.
Hors, bien peu de cas est fait par nos états de ces questions. C'est tout juste si récemment a été rejetée l'apparition en France de nouvelles chaînes de télévision pour bébés... à la demande et par la force des arguments d'une organisation. [2]

Plus de 3h par jour est un temps considérable. Cela fait 21h par semaine... cette semaine-ci amputons donc ces 21 heures de quelques unes afin de se pencher un peu plus sur la petite boite à images, et non pas rester devant. ;-)

Comme suite donc au billet "Ces études qui attaquent la télévision", jugé trop politique dans sa conclusion par certains en d'autres lieux, voici une série de références plus directes vers des sources d'information sur l'impact des images télévisuelles, et notamment le documentaire "Le Tube" de L.Mariot. Toutes sont d'ailleurs citées comme sources ou références de l'article.

A charge de l'article précédent, il faut bien reconnaitre que si la sacro-sainte télévision est un outil de prédilection dans la diffusion de l'abrutissement et de l'homogénéisation, l'ensemble des autres média n'est cependant pas en reste non plus : publicité omniprésente dans les lieux publics, journaux, cinéma, web, jeux vidéos...

Il n'en reste pas moins que, de par son mode de fonctionnement (image directe plutôt qu'image projetée), son impact mental particulier indépendamment du contenu (mise en état d'hypnose du cerveau, manque d'extériorité perçue du spectateur vis-à-vis des images, quasi-addiction) en font, au même titre que le web d'ailleurs, un média particulièrement à risque. Quand, de plus, le contenu est standardisé, pauvre et fait la part belle aux publicités subliminales à destination notamment des plus jeunes et plus vulnérables, le risque devient avéré...

mercredi 6 mai 2009

Le revers de l'assiette, ou l'inhumanité envers l'animal

Si je suis obligé de ne faire aucun mal à mon semblable, c'est moins parce qu'il est un être raisonnable que parce qu'il est un être sensible ; qualité qui étant commune à la bête et à l'homme, doit au moins donner à l'une le droit de ne pas être maltraitée inutilement par l'autre.
(Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes - J.J Rousseau)
L'homme a passé son histoire à tâcher de se détacher, petit à petit et le plus possible, de la nature. C'en est arrivé à un point où nous n'avons plus aucune idée de ce qu'il y a dans notre assiette.
Pour nombre de gamins, les poissons sont rectangulaires et jaunes, les poulets au mieux n'ont pas de plumes, au pire poussent directement au format de petits "chicken dips" dans nos emballages McDo ou KFC...
Quant-à nous, adultes, ce n'est pas mieux. Nous prétendrons tous, avec un petit rire satisfait ou prétentieux, savoir bien sûr ce qu'est le cochon, veau, poulet, œuf, bœuf, poisson qui se trouve là dans notre assiette, en provenance directe... du supermarché, et au delà... au delà... au delà qu'importe ? justement ! N'est-ce pas ça précisément le progrès que de ne plus avoir à faire croître sa subsistance quotidienne ? Que de ne même plus savoir comment elle est... fabriquée.

lundi 4 mai 2009

La grippe porcine : nouvel épisode de storytelling ?

[Edito du 3 septembre]
Alors ça y est, on y est, la voilà elle arrive, menaçante et implacable elle frappe aveuglément et c'est... une simple grippe. H1N1 de son petit nom elle fait surtout des ravages dans les médias et les entreprises où le storytelling académique pour nous faire regarder ailleurs déclenche les passions.
Un seul conseil de lecture pour le moment, cet article du Dr.Marc Zaffran qui remet les stéthoscopes à l'heure sans céder un brin à l'affolement en vigueur :
La grippe : ne vous laissez pas terroriser! (quelques définitions et un point de vue iconoclaste)
C'est une grippe, quoi. Une grippe.
[/Edito]

[AJOUTS le 4 Mai - liens]
Après les frasques privées de nos politiques qui leur ont vaillamment servi de bouclier médiatique, la grippe aviaire est-elle la nouvelle histoire qui va capter toute notre attention de moutons au détriment des vrais risques sociaux ? (Libertés individuelles, Hadopi, crise économique et sociale, environnement, ...)

Devant la couverture médiatique qui nous est généreusement servie à ce sujet au JT tous les soirs, peut-être est-il nécessaire de remettre en question la légitimité de cet épisode à phagocyter purement et simplement l'attention médiatique ?

Le tout avec des reportages à la "24h chrono" montrant moult schémas de foyers d'épidémie et autre. Parions qu'ils vont nous ressortir un de film catastrophe héroïque sauce épidémique ? (Genre style "Alerte") Film dans lequel nos "autorités" se verraient bien prendre le rôle de héros sauvant la planète ce qui aurait le mérite de les dédouaner, en la masquant, de toute la mouise qu'ils continuent de répandre fidèles à leurs prédécesseurs politocards.

Le Storytelling, cette "machine à raconter des histoires et formater les esprits"* pour répéter Christian Salmon, auteur d'un livre sur le storytelling à lire de toute urgence pour comprendre les mécanismes de la nouvelle propagande qui ne s'avoue pas mais n'en est pas moins retorse, plus diffuse et efficace.

Alors la grippe porcine, info ou... intox par saturation de la scène médiatique ?

Diverses infos sur le web [Du nouveau au 3 Septembre] :

Ju²

* "Storytelling, la machine à raconter des histoires et formatter les esprits" - Christian Salmon

samedi 25 avril 2009

Ces études qui attaquent la télévision

On va me dire qu'il est inutile d'ouvrir un blog si c'est pour pointer encore vers un article trouvé grâce à Citoyen.eu.org, et je répondrai que ma fois si, cela fera toujours un pointeur de plus vers l'article, si modeste que soit une telle contribution, et puis ce site est tellement pertinent... ça me donne une occasion de plus d'en faire la pub ! Citoyen.eu.org !!


Pour ne pas être d'une utilité purement epsilonesque, ne serait-ce que pour moi-même (!), voici une synthèse des idées ci-amenées.


Introduction de l'auteur :

Rares sont les études qui se sont intéressées au fonctionnement de la télévision et à ses effets sur le cerveau du point de vue du citoyen. Comment la télévision prépare-t-elle le téléspectateur à ingérer ses contenus ? quelle fascination exerce-t-elle ? Après plus de quarante ans de programmes de masse, elle aurait dû lasser déjà.

Or le constat est inverse : elle ne lasse pas. Pire, elle intoxique. Elle enchaîne les foyers, colonise les pensées quotidiennes, s'implante dans les espaces publics, après avoir déjà largement modifié l'espace social et familial. Constat global de ces études : la télévision affaiblit la capacité d'attention, engendre un état d'hypnose sous couvert de relaxation, elle se passe de l'activité intelligente, critique, l'altère même, mettant les neurones au repos. Une détente favorable à une imprégnation efficace par les contenus publicitaires et autres messages de propagande. Sans se focaliser sur les contenus, et le monde parallèle dans lequel emmène la télévision, certaines de ces études montrent que chez l'enfant, une exposition précoce et répétée à la télévision empêche sa construction psychique. Une question de médium, plus que de programmes. Voici le détail de quelques études - restées discrètes, et pour cause. [...]


Un état de sommeil éveillé

Si l'image est projetée sur un écran, au cinéma, dans le cas de la télévision c'est le téléspectateur qui est lui-même l'écran : envahissement de l'esprit, impact émotionnel direct et manque d'extériorité et donc de recul critique en sont la conséquence.

Autre effet, la télévision plonge le cerveau dans un état de somnolence ce qui le place face aux images dans un état d'hypnose. Ces conclusions s'appuient sur la constatation à l'aide d'un électroencéphalogramme de l'activité du cerveau de téléspectateurs.

Certains établissent même un parallèle entre les effets de la télévision et les techniques de lavage de cerveau, tous deux consistant en la génération d'un état de désensorialisation du sujet qui permet de rompre le sentiment d'extériorité des scènes et ainsi de "faire passer le message" (publicitaire) en plaçant la télévision comme une extension directe du cerveau...

Ainsi détendre, faire rire ou faire pleurer, au fil des émissions, prépare le cerveau à somnoler dans l'attente aussitôt assouvie d'épisodes qui se succèdent, tout en éteignant l'activité critique (ce qui est le cas d'une majorité d'émissions). Ce qui évoque la bévue de Le Lay au sujet de la mission de TF1 de préparer au mieux le cerveau pour les publicitaires et de leur vendre «du temps de cerveau disponible». [...] Le téléspectateur, passif devant son écran, ne va opposer aucune résistance au conditionnement publicitaire.

Références : "Le Tube" de Peter Entell, , "Pour comprendre les médias" de Marshall McLuhan, "The Fordman Experiment" du fils de McLuhan.

Des enjeux de santé publique

La situation est bien plus grave concernant les enfants ; les publicitaires ciblent désormais les bébés...

Il a notoirement été montré qu'une exposition à la télévision avant 3 ans d'âge prépare l'enfant à des troubles de l'attention quelques années plus tard.

L'étude confirmait l'hypothèse selon laquelle la consommation audiovisuelle précoce engendre une modification de la synaptogenèse, c'est-à-dire de la formation du cerveau infantile et de son appareil psychique.

Quand on voit que dans bon nombre de foyers français - et, au delà, mondiaux - la télé est allumée quasiment en permanence, captant l'attention des plus jeunes et plus vulnérables, ça calme...

Retards du langage qui est bien moins conditionné par les paroles passives de la télévision que l'échange actifs avec les proches, absences des expériences motrices et sensorielles durant le gobage passif des images par l'enfant et qui pourtant sont structurelles dans sa formation psychomotrice. (Cf. Piaget ou Winnicott)

Le CSA a ainsi adopté, le 22 juillet 2008, une délibération interdisant aux éditeurs français de proposer des programmes spécifiquement destinés aux enfants de moins de 3 ans.

Combien de temps cette délibération tiendra-t-elle devant la pression des lobbies (lobby-s) publicitaires et le cynisme des annonceurs et producteurs ?

Perte d'attention, agressivité et consommation télévisuelle

Au lieu de la volonté politique pro-sécuritaire actuelle de voir dans les troubles enfantins du comportement des "prémices annonciateurs de la délinquance", ne faudrait-il pas plutôt se pencher du côté des causes et notamment de la surconsommation télévisuelle chronique devenue courante dans la plupart des foyers ?

Il semble que la consommation d'images télévisuelles ou de jeux vidéo ne favorise pas l'activité mentale requise par l'école et que certains problèmes d'échec scolaire, d'inattention et d'agressivité juvénile soient à mettre en rapport avec cette consommation de télévision.

Distraire, hypnotiser, gouverner

Ou la traduction techno-moderne dangereuse du fameux "du pain et des jeux".

La conversation autour des séries télévisées ou des fictions est associée à un sentiment d'évasion mais aussi de dégoût de soi. Cet arrière-monde télévisuel est proche d'une toxicomanie. Et celle-ci se trahit comme pour toute addiction par le dégoût qui s'associe au geste de s'installer devant son téléviseur et de disposer son esprit à ingurgiter des émissions sans distinction. Créant une illusion de satisfaction et un monde parallèle, elle agit aussi au détriment de l'implication de chacun dans la réalité sociale et politique.

Laissant ainsi le champs libre à ceux qui en tirent les ficelles (VGA ou DVI) pour diriger - oups, pardon - gouverner ce troupeau bien servile et maléable. Gilles Châtelet parlait de "cyber-zombies"...

Télévision. Forme de passivité générale où chacun se replie chez soi dans les arrière-mondes télévisuels, abandonnant les lieux sociaux et de débat. Un monde meta-orwellien où l'arme n'est pas le contrôle a posteriori des actes de l'individu (même si on le met en place en prime) mais bien mieux le contrôle des pensées a priori via le media télé.

Conditionnement social pour faire entrer les gentils moutons dans le schéma complet, l'individu est une partie mécanisée du tout. Ne connaissez-vous donc pas un certain mot pour décrire un tel régime politique ?

[...] Le cachet du journal télévisé avalé, c'est l'heure de la fiction.

«Mettez-vous à l'heure de France Télévisions», signalaient il y a peu les écrans pour habituer au nouveau rythme des chaînes publiques. Le nouveau slogan de France Télévisions sonne comme l'heure de la mise au pas du téléspectateur. Sans publicité, mais pas sans autres formes de discours de propagande. Rappelons que la loi audiovisuelle [...], au-delà de son intérêt très éventuel pour la culture, [...] a été imposée avant d'être votée et installe le président de la République comme responsable quasi direct d'un nombre considérable de chaînes et radios.

De plus, chacun sait que la publicité se glisse aussi à l'intérieur des émissions et dessins animés pour enfants, en dehors des fameux «tunnels» de pub, et qu'elle saura mieux encore s'y distiller, plus subliminale.

Enfin, il n'a pas fallu deux mois pour qu'en guise de théâtre, on ait l'Elysée. Quel plus bel exemple de cet usage familier et manipulateur de la télévision que des allocutions ultralumineuses dans un décor élyséen, sur plusieurs chaînes, face à des journalistes triés sur le volet et bien dociles ?


Petite cerise sur le gâteau, en prime : cette vidéo montre des enfants devant (dans ?) la télévision. Je crois que ça parle de soi...



Godfrey Reggio - Evidence


Allez, trêve de subversion, c'est l'heure du Bigdil.
Ju²

mercredi 4 mars 2009

Overdose d'antidépresseurs, Jusqu’où ira-t-on ?

Un article très intéressant sur la consommation d'anti-dépresseurs...

Article d'Angela Corrigan publié le 26/08/2008 sur ContinentalNews

Les Français sont les premiers consommateurs des médicaments psychotropes, appelés aussi antidépresseurs. Ce triste record pousse une quinzaine de médecins français à lancer un cri d'alarme, paru dans "Psychologies magazine". Ils veulent ainsi dénoncer "la surmédication du mal-être".

Plus de 5 millions de personnes consomment des antidépresseurs et psychotropes en France, dont plus de 120 000 enfants et adolescents. Nous consommons en France trois fois plus de tranquillisants et d'antidépresseurs que nos voisins européens. Et cette surconsommation augmente chaque année. Des centaines de milliers de personnes, dans des périodes de vie difficiles mais ne souffrant d'aucun trouble psychiatrique, se voient prescrire ces médicaments sur de longues durées, sans être averties de leurs effets secondaires ni bénéficier d'un suivi régulier.

15 médecins veulent remettre en question l'aide majeure apportée par ces molécules dans le traitement des pathologies mentales ni dans les situations de crise aigüe. Mais il nous semble nécessaire et urgent d'alerter l'opinion et les pouvoirs publics sur les dangers de cette surmédicalisation du mal être et sur l'existence d'alternatives non médicamenteuses aussi efficaces.

Les techniques ayant fait leurs preuves pour soulager la douleur psychique non pathologique ne manquent pas : psychothérapie, phytothérapie, relaxation, méditation, activité physique… C'est pourquoi il nous semble important de faire connaître et de favoriser ces réponses différentes à nos souffrances. Ceci est un appel pour une véritable prise de conscience. Il est urgent de briser le silence.

Jusqu’où ira-t-on ? Après la forte polémique ayant entouré en 2006 le projet de dépistage obligatoire des troubles mentaux chez les enfants, une tentative supplémentaire de psychiatrisation de la population, cette fois-ci adulte, vient d’avoir lieu. Une campagne publicitaire sans précédent a déferlé dans les médias, invitant chaque Français à s’interroger sur son état mental. Le message est simple: est-on certain de ne pas être dépressif et n’est-il pas temps d’envisager la prise d’antidépresseurs pour enfin voir la vie en rose ?

La « dépression » : un marché juteux

Comment justifier une telle campagne qui contribue à remplir les cabinets médicaux de patients inquiets à propos de leur prétendue « maladie » ? La France est déjà le pays le plus accro du monde aux psychotropes et cette campagne ne fera qu’aggraver une situation déjà préoccupante et dénoncée par des experts reconnus.

Dans le rapport qu’il avait remis au Ministre de la santé en 1995 afin d’expliquer les raisons de cette surconsommation, le professeur Zarifian¹ expliquait déjà brillamment comment le tandem psychiatrie biochimique/industrie pharmaceutique avait redéfini les difficultés de la vie et le mal-être qui en résulte pour en faire une maladie : la dépression. Le lobbying intense pour populariser cette nouvelle approche de l’existence nous a fait entrer dans l’ère de « la médicalisation du moindre vague à l’âme ». Entre 1980 et 2004, les ventes d’antidépresseurs ont ainsi été multipliées par 8 en France, passant de 84 millions d’euros en 1980 à plus de 650 millions en 2004. Plus de 5 millions de Français consomment déjà ce type de drogues dont plus de 120 000 enfants et adolescents.

Les laboratoires pharmaceutiques ne sont pas les seuls gagnants de cette médicalisation à outrance. Les cabinets des psychiatres se remplissent et les cliniques psychiatriques privées se multiplient autour de la plupart des grandes villes françaises. Pour quels résultats en terme de santé publique ? L’« épidémie » de dépressions n’a fait que se propager suite au marketing soigneusement élaboré par les laboratoires et les psychiatres leaders d’opinion.

L’efficacité des antidépresseurs remise en question

Les études scientifiques mettant en cause l’efficacité des antidépresseurs se sont multipliées ces dernières années. Récemment, une étude réalisée par les chercheurs de l’Université de Hull (Yorkshire, Royaume Uni) concluait que le Prozac et trois autres antidépresseurs de la même classe n’étaient pas plus efficaces que le placebo pour les personnes présentant une dépression légère ou modérée.

Une autre étude sur les antidépresseurs réalisée par un expert de l’Université de l’Oregon, le docteur E. Turner, a déclenché un scandale au sein de l’administration américaine. Le docteur Turner y révèle que sur un total de 74 études soumises à la FDA (Organisation américaine de mise sur le marché des médicaments) , 36 s’avéraient négatives et qu’elles n’ont jamais été publiées. Onze d’entre elles ont même été « maquillées » pour faire apparaître des résultats positifs.

Comment dès lors justifier les centaines de millions dépensés chaque année par notre système de santé pour des médicaments dépourvus d’efficacité ?

Violences et suicides sur ordonnance

Les antidépresseurs ne sont pas seulement inefficaces, ils sont dangereux. Ils sont aujourd’hui régulièrement mis en cause pour leur rôle dans le passage à l’acte suicidaire ainsi que dans les actes de violence les plus insensés².
Une étude récente réalisée par un groupe de médecins légistes de la région lyonnaise sur 308 personnes s’étant suicidées démontre que plus de 75% des femmes et 45% des hommes consommaient des antidépresseurs. En outre cette consommation avait été au moins doublée chez un nombre significatif des patients dans le mois précédant le passage à l’acte. Les auteurs concluaient ainsi à une corrélation statistiquement significative entre l’augmentation récente de la prescription des médicaments psychotropes (moins d’un mois) et le geste suicidaire³. Ces conclusions corroborent d’ailleurs celles de nombreuses autres études démontrant le risque de passage à l’acte suicidaire lié aux antidépresseurs.

Ces dernières années, la plupart des tireurs fous, dont les victimes se comptent par dizaines, en particulier dans des écoles, étaient sous psychotropes. Rien qu’au cours des derniers mois, on a retrouvé des traces de psychotropes chez le tueur de Virginia Tech, chez Pekka Auvinen, le jeune Finlandais ayant tué 8 personnes dans son lycée, ainsi que chez les récents tireurs fous du Nebraska et de l’Illinois. En France, on se souvient surtout de l’affaire Richard Durn, le tueur de Nanterre, sous antidépresseur lorsqu’il ouvrit le feu en plein conseil municipal, tuant 8 personnes et en blessant 14 avant d’être arrêté puis de se suicider pendant sa garde à vue.

Il y a un an à peine, l’OPEPS (Office Parlementaire d’Evaluation des Politiques de Santé) s’est penché sur la question du bon usage des médicaments psychotropes. Un rapport a été publié dans lequel sont présentées un certain nombre de recommandations conformes aux besoins de notre pays en matière de santé. Parmi ces recommandations figure la nécessité de réduire la fréquence des prescriptions inappropriées en respectant les recommandations de bonnes pratiques, de favoriser l’accès aux alternatives thérapeutiques et de donner aux médecins les outils pour interrompre les traitements chroniques injustifiés. Ces recommandations pourtant pleines de bon sens ont été non seulement ignorées mais, contre toute logique, une campagne publicitaire très onéreuse a été lancée fin 2007 pour encourager la psychiatrisation et la mise sous psychotropes d’une part toujours plus importante de la population.

Tout cela est choquant, déroutant et va contre la logique de précaution la plus élémentaire. Mais l’objectif est-il vraiment la santé mentale de nos concitoyens ? Voir le dossier complet sur les antidépresseurs

Sources: Psychologies.com et Frederic-grossmann.fr/

*Mark GEYER est Psychologue-psychothérapeute - FSP - 92 rue du Lac - CH -1815 Clarens