mardi 24 novembre 2009

Histoire de la grenouille au volant d'une voiture fonçant bon train sur le pont embrumé du Titanic

Une des plus grandes qualités humaines qui soient est l'esprit critique. Il doit être mis en œuvre face à toute information, nouvelle ou jusque là admise, et vise à en challenger la véracité ou l'intérêt, sans s'en tenir aux apparences, aux a priori, à l'aveuglement et l'inertie culturelle, aux modes et effets de groupe ou encore aux intérêts particuliers... Il y a très certainement dans notre société du spectacle des courants de pensée mis en scènes qui mériteraient un petit examen critique... quand bien même le résultat s'en avèrerait négatif. Non ?

mercredi 22 juillet 2009

Is Google making us stupid ?

L'article original dont il est question ici s'intitule "Is Google making us stupid ?" (traduit ici).
Malgré son titre, la question n'y est pas d'attaquer Google, mais de mettre au jour un certain nombre d'impacts de l'Internet sur nos rapports à l'information, voire même nos processus cognitifs, et évoquer les dérives et dangers que cela peut représenter...

Notez-bien que si vous ne vous sentez pas la concentration suffisante pour lire cet article jusqu'au bout (que ce soit en version anglaise originale ou française traduite) vous avez deux fois plus d'intérêt à le lire ! Vous seriez alors en plein dans le syndrome mis au jour, caractérisé notoirement par une incapacité de s'investir dans la lecture de fond ou la recherche sur un sujet précis et l'attrait plus fort pour le survol via titres ou synthèses...

lundi 20 juillet 2009

l'Entrepôt v0.1 beta release

L'idée initiale autour de l'Agora consistait à adosser cette dernière à un répertoire plus fourni de liens, textes, contenus... l'Entrepôt (anti-etc.).

En attendant la réalisation de cette idée (le site citoyen.eu.org fournissant par ailleurs une excellente base de contenus, déjà ;), je vous propose la consultation de "listes de lecture".
Ces dernieres sont alimentées par la sélection opérée par les utilisateurs dans leur lecteurs RSS (Google Reader par ex.).

Pour le moment je n'en ai qu'une, la mienne (bah oui...) :
La différence des "feeds" RSS de partage est qu'elles sont quantitativement plus fournies que le blog, elle ne comportent par contre aucune analyse ni recherche... ce qui n'est pas forcément plus mal en soi.

vendredi 17 juillet 2009

L'affaire de la télévision contaminée

Nous passons chaque jour en moyenne 3h08 devant notre télévision [1]. C'est colossal. Rarement un média quelconque aura eu une pénétration si intense dans les foyers du monde entier. Une telle omniprésence impose de se poser des questions sur ses effets effectifs sur nos esprit, ceux de nos enfants, et par là sur nos sociétés.
Hors, bien peu de cas est fait par nos états de ces questions. C'est tout juste si récemment a été rejetée l'apparition en France de nouvelles chaînes de télévision pour bébés... à la demande et par la force des arguments d'une organisation. [2]

Plus de 3h par jour est un temps considérable. Cela fait 21h par semaine... cette semaine-ci amputons donc ces 21 heures de quelques unes afin de se pencher un peu plus sur la petite boite à images, et non pas rester devant. ;-)

Comme suite donc au billet "Ces études qui attaquent la télévision", jugé trop politique dans sa conclusion par certains en d'autres lieux, voici une série de références plus directes vers des sources d'information sur l'impact des images télévisuelles, et notamment le documentaire "Le Tube" de L.Mariot. Toutes sont d'ailleurs citées comme sources ou références de l'article.

A charge de l'article précédent, il faut bien reconnaitre que si la sacro-sainte télévision est un outil de prédilection dans la diffusion de l'abrutissement et de l'homogénéisation, l'ensemble des autres média n'est cependant pas en reste non plus : publicité omniprésente dans les lieux publics, journaux, cinéma, web, jeux vidéos...

Il n'en reste pas moins que, de par son mode de fonctionnement (image directe plutôt qu'image projetée), son impact mental particulier indépendamment du contenu (mise en état d'hypnose du cerveau, manque d'extériorité perçue du spectateur vis-à-vis des images, quasi-addiction) en font, au même titre que le web d'ailleurs, un média particulièrement à risque. Quand, de plus, le contenu est standardisé, pauvre et fait la part belle aux publicités subliminales à destination notamment des plus jeunes et plus vulnérables, le risque devient avéré...

vendredi 26 juin 2009

La crise économique pour les nuls : origine, propagation et conséquences

Pour ceux qui n'auraient pas encore totalement saisi et avec un peu de recul, voici exposés les mécanismes de la crise économique actuelle, depuis son origine jusqu'à ses conséquences et les perspectives d'avenir à envisager.

lundi 8 juin 2009

Interview de Paul Jorion sur France Info

Anthropologue, sociologue, spécialisé dans les sciences cognitives et l'économie, auteur du blog http://www.pauljorion.com, Paul Jorion répond aux questions de quelques intervenants (Le Figaro, rue89, ...) sur la crise, la reprise, la gabegie de la "haute"-finance spéculative, le système capitaliste et sa faillite...



Parlons Net reçoit Paul Jorion, le 5 Juin 2009

jeudi 4 juin 2009

Home : Montrez-le au maximum de gens !



Nous vivons une période cruciale. Les scientifiques nous disent que nous avons 10 ans pour changer nos modes de vie, éviter d'épuiser les ressources naturelles et empêcher une évolution catastrophique du climat de la Terre.

Il faut que chacun participe à l'effort collectif et c'est pour sensibiliser le plus grand monde que j'ai conçu le film HOME.

Afin de diffuser ce film le plus largement possible, il fallait qu'il soit gratuit. Un mécène, le groupe PPR, a permis qu'il le soit. EuropaCorp, qui en assure la distribution, s'est engagé à ne faire aucun bénéfice car HOME n'a aucune ambition commerciale.

J'aimerais que ce film devienne aussi votre film. Partagez-le. Et agissez.

Yann Arthus-Bertrand

mercredi 3 juin 2009

Information/Communication/Censure, Europe : le vrai débat !






A l'approche des élections européennes, il me semble important de revenir sur cet article de Jacques Sapir (à lire absolument, si ce n'est déjà fait!).

Au delà de la polémique sur le nouveau "métier" des journalistes qui consiste aujourd'hui plus à communiquer qu'à informer, Jacques Sapir aborde ici le débat de fond à propos de l'Europe.

Il revient sur les deux ambitions initiales de François Mitterand : la construction de l'Europe et la justice sociale. Notre ancien président a réussit la première quant à la seconde elle est aujourd'hui une sorte d'Eldorado rêvé par les socialistes. Jacques Sapir leur brise ici leur rêve (ce n'est pas très gentil...) en soutenant que l'adoption de mesures protectionnistes (et donc la fin du libéralisme social) est urgente.

Je rappelerai simplement ici que les grands gagnants du libéralisme occidental sont en partie les dragons asiatiques ; ils ont su profiter à bon escient du libéralisme occidental pour écouler leurs produits manufacturés de hautes technologies (=>entrée de capitaux) tout en gardant une politique protectioniste (=>pas de sortie de capitaux). Certains diront : "ce n'est pas fair-play", mais peut-on vraiment leur en vouloir quand on met en place un système libéral dans lequel la règle ressemble fortement à une vague loi de la jungle ? Laisser voguer notre pays à la merci de tous les vents me paraît une hérésie que je ne saisis pas encore très bien... Pour ceux que le sujet intéressera plus amplement, je recommande La croyance économique de Frédéric Lebaron.

Enfin, rappelons que les élections de dimanche prochain sont un bon moyen de vous exprimer. Et, comme le dit très bien Jacques Sapir : attention à l'enfumage !

Eilema

Défocaliser

Texte de Lars Von Trier

Nous sommes à la recherche d’une chose fictionnelle, non pas factuelle. La fiction étant limitée par notre imagination, et les faits, par notre perspicacité, la partie du monde que nous cherchons ne peut être cernée par une « histoire », ou approchée suivant un « angle ».
Le sujet que nous cherchons se trouve dans la même réalité que celle qui inspire les faiseurs de fiction. C’est la réalité que les journalistes pensent décrire. Mais ils ne parviennent pas à trouver ce sujet peu commun, car leurs techniques les aveuglent. En fait, ils ne veulent pas le trouver, car ces techniques sont devenues le but en soi.
Quand on découvre ou cherche une histoire, ou à fortiori un argument qui communique, on supprime cette histoire. Il suffit pour ce faire de mettre l’accent sur une simple régularité, réelle ou artificielle, ou présenter au monde une image-puzzle dont les solutions ont été choisies à l’avance. L’histoire, l’argument, la révélation et la sensation nous ont dérobé ce sujet : le reste du monde, qu’il n’est pas si aisé de transmettre, mais sans lequel nous ne pouvons vivre !
L’ennemi, c’est l’histoire ["the story", en opposition avec l'Histoire "History" - NDLR]. Le thème, présenté en dépit de toute décence.
Mais c’est aussi le fait que l’importance d’un argument soit prétendument soumis à l’évaluation du spectateur, à grands renforts de points de vue et de faits, contrebalancés par leurs antithèses. C’est la vénération du contour, tout puissant, au détriment du sujet dont il provient.
Ce sujet, qui est peut-être le vrai trésor de la vie, s’est volatilisé devant nos yeux.
Comment le redécouvrir ? Comment le transmettre, le décrire ? Le défi ultime du futur est de voir sans regarder : défocaliser ! Dans un monde où les médias se prosternent devant l’autel de la netteté, et ce faisant vident la vie de toute vie, le DEFOCALISATEUR sera le communicateur de notre époque – ni plus, ni moins !

Rageleje, 22 Mars 2000

jeudi 28 mai 2009

Eva Joly : suppression du juge d'instruction

Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy.
Posté le 15/01/09 - Source : http://www.europeecologie.fr

Supprimer le juge d'instruction ne constitue pas une simple réforme de notre système pénal, mais porte atteinte au plus haut de nos principes, celui de la séparation des pouvoirs et de l'indépendance de la justice à l'égard du pouvoir politique. Votre discours ne mentionne aucune garantie d'indépendance pour les enquêtes. Ce silence, dans un domaine qui constitutionnellement vous échoie, porte la marque du stratagème politique.
[...lire la suite]
Juge Eva Joly

Retrouvez la suite de la lettre ici.

mardi 26 mai 2009

Vous avez dit "élections" ?

Vous n'en avez pas entendu parler, ou alors très récemment sur le ton sacerdotal pris par les serviles mass-médias qui se bornent à constater le faible taux d'intérêt (et probable fort taux d'abstention) du public pour ces très prochaines élections européennes - les 6 et 7 Juin. (Exclure a minima Arte de la cible de cette critique)
Si je voulais faire ma mauvaise langue (Qui a dit "comme d'hab" dans le fond, là !!?), je dirais qu'ils en sont les premiers à blâmer : badés trop passivement par la grande masse des concitoyens (Non, moi j'ai rien dit de spécial, j'ai bien pro-noncé d'un seul tenant :-), n'était-ce pas à eux d'avertir et éveiller le public ? Bref.

dimanche 17 mai 2009

Prise de recul (mai 2009)

Je vous propose un petit florilège de lectures, films, documentaires présentant des prises de position non-alignée avec la culture ambiante (forme d'organisation sociale, anthropocentrisme).

vendredi 15 mai 2009

Let's make money

"Let's make money" est un des films actuels à voir absolument. Du réalisateur Erwin Wagenhofer (auteur de We feed the world), ce film est une dénonciation de la chrématistique à l'œuvre à l'échelle mondiale et de ses conséquences.
Quelques liens pour référence :
Une citation de l'entretien sur Télérama que je trouve extrêmement importante, à la base de tout. Le moteur de tout ça, c'est bien la médiocratisation : l'abrutissement et le dévoiement de l'intellect humain, depuis la culture vers la poursuite effrénée et aveugle de la croissance et du profit immédiat :
J'ai eu le sentiment d'un immense gaspillage de matière grise. Pour perdurer, le système capitaliste pompe l'énergie des plus gros cerveaux, des gens les mieux formés de nos sociétés. Plutôt que d'employer leur intelligence à régler les problèmes urgents de la planète, ils passent leur temps à se demander comment maximiser les gains en un minimum de temps. C'est désolant.

mercredi 13 mai 2009

Facebook vend-il aussi du "temps de cerveau disponible" ?

Ca devait arriver, une petite digression sur Facebook, véritable phénomène de société, comme la télévision d'ailleurs... justement, l'idée est ici d'envisager un possible lien entre télévision et Facebook, en écho à l'article précédent :
Ces études qui attaquent la télévision

En somme, Facebook a-t-il les mêmes effets nuisibles que la télévision sur nos esprits de bons consommateurs zombies ? Je rappelle en synthèse, la télévision (et ce sans même prendre en compte le contenu, c'est à dire toutes ces émissions débiles dont nous sommes si généreusement abreuvés) a sur nous les effets qui suivent :
  • Mise en état de somnolence / hypnose (l'encéphalogramme montre une activité cérébrale proche du sommeil)
  • Cet état s'approcherait des techniques de lavage de cerveau
  • Chez l'enfant, blocage du développement neuronal, retards du langage
  • Chez l'adulte/jeune : perte d'attention et aggressivité
En conclusion : Distraire > Hypnotiser > Gouverner... et vendre !
Ou la traduction techno-moderne dangereuse du fameux "du pain et des jeux"... un arrière-monde dans lequel les monades sociales (désormais sollipsistes) se replient pour y vivre une vie de remplacement faite d'envie et y combler l'ennui de la leur.
Ce faisant, sous cette "hypnose", elles sont sujettes à tous les messages publicitaires et de propagande...

Web et télévision sont des médias semblables, physiquement parlant. La différence est une demande d'activité plus ou moins volontaire et active du web envers le surfer.

Hors, Facebook avec sa profusion d'applications, quizz, jeux, groupes, contenus plus débiles et intellectuellement anémiques les uns que les autres ne se rapproche-t-il pas justement d'une consommation télévisuelle passive d'émissions débiles et abrutissantes, hypnotiques ? (Bigdil, jeux crétins, soupe pseudo-culturelle, ...)

Nous sommes les consommateurs en partie involontaires du contenu télévisuel.
Nous sommes les consommateurs bien plus volontaires de la médiocrité Facebookienne, bien pire c'est nous-mêmes qui la construisons, l'alimentons.

Le citoyen-panéliste cyber-zombie (Cf. G.Châtelet - "Vivre et penser comme des porcs") est tellement bien dressé qu'il tisse désormais lui-même les fils de sa cage inique qu'il pense dorée...
La porte qui la ferme, c'est l'addiction, et l'effet de masse.

Ju²

mercredi 6 mai 2009

Le revers de l'assiette, ou l'inhumanité envers l'animal

Si je suis obligé de ne faire aucun mal à mon semblable, c'est moins parce qu'il est un être raisonnable que parce qu'il est un être sensible ; qualité qui étant commune à la bête et à l'homme, doit au moins donner à l'une le droit de ne pas être maltraitée inutilement par l'autre.
(Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes - J.J Rousseau)
L'homme a passé son histoire à tâcher de se détacher, petit à petit et le plus possible, de la nature. C'en est arrivé à un point où nous n'avons plus aucune idée de ce qu'il y a dans notre assiette.
Pour nombre de gamins, les poissons sont rectangulaires et jaunes, les poulets au mieux n'ont pas de plumes, au pire poussent directement au format de petits "chicken dips" dans nos emballages McDo ou KFC...
Quant-à nous, adultes, ce n'est pas mieux. Nous prétendrons tous, avec un petit rire satisfait ou prétentieux, savoir bien sûr ce qu'est le cochon, veau, poulet, œuf, bœuf, poisson qui se trouve là dans notre assiette, en provenance directe... du supermarché, et au delà... au delà... au delà qu'importe ? justement ! N'est-ce pas ça précisément le progrès que de ne plus avoir à faire croître sa subsistance quotidienne ? Que de ne même plus savoir comment elle est... fabriquée.

lundi 4 mai 2009

La grippe porcine : nouvel épisode de storytelling ?

[Edito du 3 septembre]
Alors ça y est, on y est, la voilà elle arrive, menaçante et implacable elle frappe aveuglément et c'est... une simple grippe. H1N1 de son petit nom elle fait surtout des ravages dans les médias et les entreprises où le storytelling académique pour nous faire regarder ailleurs déclenche les passions.
Un seul conseil de lecture pour le moment, cet article du Dr.Marc Zaffran qui remet les stéthoscopes à l'heure sans céder un brin à l'affolement en vigueur :
La grippe : ne vous laissez pas terroriser! (quelques définitions et un point de vue iconoclaste)
C'est une grippe, quoi. Une grippe.
[/Edito]

[AJOUTS le 4 Mai - liens]
Après les frasques privées de nos politiques qui leur ont vaillamment servi de bouclier médiatique, la grippe aviaire est-elle la nouvelle histoire qui va capter toute notre attention de moutons au détriment des vrais risques sociaux ? (Libertés individuelles, Hadopi, crise économique et sociale, environnement, ...)

Devant la couverture médiatique qui nous est généreusement servie à ce sujet au JT tous les soirs, peut-être est-il nécessaire de remettre en question la légitimité de cet épisode à phagocyter purement et simplement l'attention médiatique ?

Le tout avec des reportages à la "24h chrono" montrant moult schémas de foyers d'épidémie et autre. Parions qu'ils vont nous ressortir un de film catastrophe héroïque sauce épidémique ? (Genre style "Alerte") Film dans lequel nos "autorités" se verraient bien prendre le rôle de héros sauvant la planète ce qui aurait le mérite de les dédouaner, en la masquant, de toute la mouise qu'ils continuent de répandre fidèles à leurs prédécesseurs politocards.

Le Storytelling, cette "machine à raconter des histoires et formater les esprits"* pour répéter Christian Salmon, auteur d'un livre sur le storytelling à lire de toute urgence pour comprendre les mécanismes de la nouvelle propagande qui ne s'avoue pas mais n'en est pas moins retorse, plus diffuse et efficace.

Alors la grippe porcine, info ou... intox par saturation de la scène médiatique ?

Diverses infos sur le web [Du nouveau au 3 Septembre] :

Ju²

* "Storytelling, la machine à raconter des histoires et formatter les esprits" - Christian Salmon

mardi 28 avril 2009

De la difficulté d'être lucide

Dernier article en date posté par Daniel Peron. (Dont je vous incite vivement à aller voir les créations artistiques ! Ainsi que le blog complet.)
Il se penche ici sur cette caractéristique humaine très intéressante que d'être capable d'une objectivation lucide intransigeante tout en y préférant, dans la plupart des cas il faut le dire, la douce mélodie d'un aveuglement à base d'illusions rassurantes...
Auto-censure, consensus mou, acceptation, résignation, moutons... je vous laisse lire :

Daniel Peron

samedi 25 avril 2009

Ces études qui attaquent la télévision

On va me dire qu'il est inutile d'ouvrir un blog si c'est pour pointer encore vers un article trouvé grâce à Citoyen.eu.org, et je répondrai que ma fois si, cela fera toujours un pointeur de plus vers l'article, si modeste que soit une telle contribution, et puis ce site est tellement pertinent... ça me donne une occasion de plus d'en faire la pub ! Citoyen.eu.org !!


Pour ne pas être d'une utilité purement epsilonesque, ne serait-ce que pour moi-même (!), voici une synthèse des idées ci-amenées.


Introduction de l'auteur :

Rares sont les études qui se sont intéressées au fonctionnement de la télévision et à ses effets sur le cerveau du point de vue du citoyen. Comment la télévision prépare-t-elle le téléspectateur à ingérer ses contenus ? quelle fascination exerce-t-elle ? Après plus de quarante ans de programmes de masse, elle aurait dû lasser déjà.

Or le constat est inverse : elle ne lasse pas. Pire, elle intoxique. Elle enchaîne les foyers, colonise les pensées quotidiennes, s'implante dans les espaces publics, après avoir déjà largement modifié l'espace social et familial. Constat global de ces études : la télévision affaiblit la capacité d'attention, engendre un état d'hypnose sous couvert de relaxation, elle se passe de l'activité intelligente, critique, l'altère même, mettant les neurones au repos. Une détente favorable à une imprégnation efficace par les contenus publicitaires et autres messages de propagande. Sans se focaliser sur les contenus, et le monde parallèle dans lequel emmène la télévision, certaines de ces études montrent que chez l'enfant, une exposition précoce et répétée à la télévision empêche sa construction psychique. Une question de médium, plus que de programmes. Voici le détail de quelques études - restées discrètes, et pour cause. [...]


Un état de sommeil éveillé

Si l'image est projetée sur un écran, au cinéma, dans le cas de la télévision c'est le téléspectateur qui est lui-même l'écran : envahissement de l'esprit, impact émotionnel direct et manque d'extériorité et donc de recul critique en sont la conséquence.

Autre effet, la télévision plonge le cerveau dans un état de somnolence ce qui le place face aux images dans un état d'hypnose. Ces conclusions s'appuient sur la constatation à l'aide d'un électroencéphalogramme de l'activité du cerveau de téléspectateurs.

Certains établissent même un parallèle entre les effets de la télévision et les techniques de lavage de cerveau, tous deux consistant en la génération d'un état de désensorialisation du sujet qui permet de rompre le sentiment d'extériorité des scènes et ainsi de "faire passer le message" (publicitaire) en plaçant la télévision comme une extension directe du cerveau...

Ainsi détendre, faire rire ou faire pleurer, au fil des émissions, prépare le cerveau à somnoler dans l'attente aussitôt assouvie d'épisodes qui se succèdent, tout en éteignant l'activité critique (ce qui est le cas d'une majorité d'émissions). Ce qui évoque la bévue de Le Lay au sujet de la mission de TF1 de préparer au mieux le cerveau pour les publicitaires et de leur vendre «du temps de cerveau disponible». [...] Le téléspectateur, passif devant son écran, ne va opposer aucune résistance au conditionnement publicitaire.

Références : "Le Tube" de Peter Entell, , "Pour comprendre les médias" de Marshall McLuhan, "The Fordman Experiment" du fils de McLuhan.

Des enjeux de santé publique

La situation est bien plus grave concernant les enfants ; les publicitaires ciblent désormais les bébés...

Il a notoirement été montré qu'une exposition à la télévision avant 3 ans d'âge prépare l'enfant à des troubles de l'attention quelques années plus tard.

L'étude confirmait l'hypothèse selon laquelle la consommation audiovisuelle précoce engendre une modification de la synaptogenèse, c'est-à-dire de la formation du cerveau infantile et de son appareil psychique.

Quand on voit que dans bon nombre de foyers français - et, au delà, mondiaux - la télé est allumée quasiment en permanence, captant l'attention des plus jeunes et plus vulnérables, ça calme...

Retards du langage qui est bien moins conditionné par les paroles passives de la télévision que l'échange actifs avec les proches, absences des expériences motrices et sensorielles durant le gobage passif des images par l'enfant et qui pourtant sont structurelles dans sa formation psychomotrice. (Cf. Piaget ou Winnicott)

Le CSA a ainsi adopté, le 22 juillet 2008, une délibération interdisant aux éditeurs français de proposer des programmes spécifiquement destinés aux enfants de moins de 3 ans.

Combien de temps cette délibération tiendra-t-elle devant la pression des lobbies (lobby-s) publicitaires et le cynisme des annonceurs et producteurs ?

Perte d'attention, agressivité et consommation télévisuelle

Au lieu de la volonté politique pro-sécuritaire actuelle de voir dans les troubles enfantins du comportement des "prémices annonciateurs de la délinquance", ne faudrait-il pas plutôt se pencher du côté des causes et notamment de la surconsommation télévisuelle chronique devenue courante dans la plupart des foyers ?

Il semble que la consommation d'images télévisuelles ou de jeux vidéo ne favorise pas l'activité mentale requise par l'école et que certains problèmes d'échec scolaire, d'inattention et d'agressivité juvénile soient à mettre en rapport avec cette consommation de télévision.

Distraire, hypnotiser, gouverner

Ou la traduction techno-moderne dangereuse du fameux "du pain et des jeux".

La conversation autour des séries télévisées ou des fictions est associée à un sentiment d'évasion mais aussi de dégoût de soi. Cet arrière-monde télévisuel est proche d'une toxicomanie. Et celle-ci se trahit comme pour toute addiction par le dégoût qui s'associe au geste de s'installer devant son téléviseur et de disposer son esprit à ingurgiter des émissions sans distinction. Créant une illusion de satisfaction et un monde parallèle, elle agit aussi au détriment de l'implication de chacun dans la réalité sociale et politique.

Laissant ainsi le champs libre à ceux qui en tirent les ficelles (VGA ou DVI) pour diriger - oups, pardon - gouverner ce troupeau bien servile et maléable. Gilles Châtelet parlait de "cyber-zombies"...

Télévision. Forme de passivité générale où chacun se replie chez soi dans les arrière-mondes télévisuels, abandonnant les lieux sociaux et de débat. Un monde meta-orwellien où l'arme n'est pas le contrôle a posteriori des actes de l'individu (même si on le met en place en prime) mais bien mieux le contrôle des pensées a priori via le media télé.

Conditionnement social pour faire entrer les gentils moutons dans le schéma complet, l'individu est une partie mécanisée du tout. Ne connaissez-vous donc pas un certain mot pour décrire un tel régime politique ?

[...] Le cachet du journal télévisé avalé, c'est l'heure de la fiction.

«Mettez-vous à l'heure de France Télévisions», signalaient il y a peu les écrans pour habituer au nouveau rythme des chaînes publiques. Le nouveau slogan de France Télévisions sonne comme l'heure de la mise au pas du téléspectateur. Sans publicité, mais pas sans autres formes de discours de propagande. Rappelons que la loi audiovisuelle [...], au-delà de son intérêt très éventuel pour la culture, [...] a été imposée avant d'être votée et installe le président de la République comme responsable quasi direct d'un nombre considérable de chaînes et radios.

De plus, chacun sait que la publicité se glisse aussi à l'intérieur des émissions et dessins animés pour enfants, en dehors des fameux «tunnels» de pub, et qu'elle saura mieux encore s'y distiller, plus subliminale.

Enfin, il n'a pas fallu deux mois pour qu'en guise de théâtre, on ait l'Elysée. Quel plus bel exemple de cet usage familier et manipulateur de la télévision que des allocutions ultralumineuses dans un décor élyséen, sur plusieurs chaînes, face à des journalistes triés sur le volet et bien dociles ?


Petite cerise sur le gâteau, en prime : cette vidéo montre des enfants devant (dans ?) la télévision. Je crois que ça parle de soi...



Godfrey Reggio - Evidence


Allez, trêve de subversion, c'est l'heure du Bigdil.
Ju²

mardi 21 avril 2009

Worldometers.info

Vous voulez vous faire peur ? :-)


Ce site propose tout un panel de chiffres concernant l'humanité et qui quantifient de manière très tangible notre impact. Les chiffres ne sont en effet pas statiques mais varient comme en "temps réel" donnant pour certains une impression de vertige...

Rien n'est simple (Paul Jorion)

Une lecture intéressante pour les courageux. Je ne présumerai pas de ce que valent les positions de M. Jorion de manière générale, -- sur son blog figure tout de même en première place un lien vers celui de Jacques Attali... - mais l'article est intéressant en soi en ce qu'il dissèque le traitement du partage des richesses produites par le modèle capitaliste d'une manière synthétique et avec une certaine ambition holistique, si l'on peut dire.

Paul Jorion : Rien n'est simple
[...] Le fait que les travailleurs n’obtiennent leurs salaires que comme reste, une fois que capitalistes et patrons se sont servis, explique pourquoi leur productivité croissante ne débouche ni sur une diminution du nombre de leurs heures de travail, ni sur une diminution du nombre de ceux qui ont à travailler. La seule chose que cette productivité croissante engendre, c’est une accélération du retour des crises de surproduction. Et s’il faut toujours produire davantage, c’est parce que capitalistes et patrons en tirent bénéfice, et ceci, quel que soit l’état de délabrement dans lequel la planète finit par se retrouver à la suite de ça. [...] (*)

(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

samedi 18 avril 2009

Crise économique et Etats-Unis

Quelques rappels historiques, pour arrêter d'entendre que les gentils américains sont venus nous sauver de la guerre et que nous leur devons tout. Je mets les liens et vous laisse lire...

Sur la crise de 29 et la propagation à l'Europe :

Sur IBM et le régime nazi :

Autre rappel : les femmes avaient déjà le droit de vote en 1933 en Allemagne.

jeudi 16 avril 2009

Sols agraires, agriculture intensive et biodiversité

L'agriculture intensive, chimique et anti-naturelle, constitue rien moins qu'un viol de la terre arable, situation que cette dernière ne saurait supporter bien longtemps avant de se "suicider". On la comprend...

Nous ne faisons plus de culture en Europe, nous gérons des pathologies végétales.
On maintient en vie des plantes qui ne demandent qu'à mourir.

Nous ne nous intégrons plus au sein des cycles naturels, nous les contraignons au delà de toute notion d'équilibre biologique (rendement, rendement, rendement...) puis nous traitons les pathologies qui sont naturellement la conséquence d'un tel déséquilibre (pesticides, fongicides, hormones, OGM, ...), traitements qui dénaturent encore plus le cycle, et la boucle est bouclée.

Je feuilletais l'autre jour, chose qui ne m'était je dois l'avouer jamais arrivé, le magazine Cultures. Vous n'imaginez pas à quel point ce que Claude Bourguignon dénonce là est vrai : c'est un publi-reportage de long en large, fongicide par ci, désherbant par là, semences bidules qui déchirent mais qu'il faut racheter chaque année, ... Problème, solution (miracle, et chimique). Problème, solution (miracle, et chimique). Problème, ... Assez alarmante, ma lecture.


Claude Bourguignon - Revitalisation biologique des sols

mardi 14 avril 2009

Retour à l'ensauvagement

Êtes-vous vous aussi encore frappé de cécité chronique ?
Interview de Nicolas Hulot dans le cadre de l'émission Capital sur M6.


Source : émission Capital, M6
http://www.dailymotion.com/video/x8v3k4_retour-a-lensauvagement_news

Vivre et penser comme des porcs

"Vivre et penser comme des porcs" est le titre d'un livre de Gilles Châtelet, mathématicien de son état, qui a la fin de sa vie - juste avant qu'il ne mette fin à ses jours, pour être précis - jette son désarroi sur l'état et la marche de notre société (pour ne pas dire civilisation) capitaliste, consumériste, "zombifiante" actuelle.

Un extrait qui résume bien la problématique cruciale abordée :

Promouvoir un travail sans temporalité propre, totalement inféodé à la commande sociale – qu'elle vienne du fouet ou de la faim pour le travail-corvée ou d'une psychologie mutilée de cyber-zombie pour la Surclasse –, incapable de s'articuler avec une intensification de l'individuation pour de grandes masses humaines, bref, se contenter de faire proliférer les cas particuliers d'une espèce : serait-ce tout ce qu'il reste à espérer de l'humanité ?
Vivre et penser comme des porcs, de Gilles Châtelet, Gallimard, p. 160


Une lecture cinglante de remise-en-cause que je ne saurais trop vous conseiller même si elle s'avère radicale -- l'esprit critique, le vrai : celui qui n'hésite pas à aller jusqu'à la sape pure et simple des principes qui nous semblent pourtant acquis comme "fondamentaux", étant toujours plus que le bienvenu, bien qu'étant généralement, et peut-être aujourd'hui plus que jamais, des plus rares... (Ô contresens de l'histoire !)

Pour citer un blog : "Un seul reproche… c’est d’avoir rabaissé le porc à notre image."

En avant-goût :
Ju²

mardi 7 avril 2009

Notre civilisation récente est construite sur un cimetière indien !

Eh oui, les multiples films et romans d'horreur à la Stephen King (of the soup) et autres qui font référence à cette fameuse caractéristique burlesque d'être "construit sur un ancien cimetière indien", confère "Simetière" ou autre "Braindead / Dead Alive", sont tout à fait dans le vrai car c'est une vérité générale à grande échelle.

Lisez-donc à ce titre les propos désabusés de Chef Seattle ci-dessous qui fustige par avance l'avidité, le détachement de la Terre, l'irrespect à l'endroit de cette dernière, le nihilisme in fine, ... de notre civilisation occidentale venue envahir un territoire et, violemment, l'asservir, le rentabiliser, le saccager, le détruire aujourd'hui.
Adieu ruisseaux, prairies, bisons, aigles et mémoires ancestrales, place à la conquête sauvage de la Nature, le déracinement des êtres et la violence totale. "Nous verrons." conclut Chef Seattle - c'est tout vu, malheureusement.

Nous n'avons pas su écouter des propos si sages qui prédisaient bien avant l'heure le futur noir que nous sommes en train de construire pour nos enfants. Pire, tout porte à croire qu'on les a raillés - puis oubliés comme balivernes d'un autre âge, quand elles sont intemporelles.

Soyons maudits à jamais sur notre cimetière indien.
Ju²

lundi 6 avril 2009

Une crise hors norme, par James K. Galbraith

Une remise en cause, par un économiste de renom qui ne se contente pas de suivre le sens du vent, de l'approche de la crise par nos chers politocards internationaux et des modèles descriptifs sur lesquels ils se basent comme sur parole d'évangile : il se pourrait que la présente secousse socio-économique dépasse tellement les derniers hoquets de l'économie qu'elle sorte du champs descriptif et prédictif de nos modèles de "calcul" fondés sur des hypothèses invérifiées relevant de la plus simple pensée magique.

Les propositions de l'auteur pour sortir de l'ornière sont à la hauteur de celles mises en oeuvre lors de la crise de 29, exception faite que nous ne "bénéficierons" pas d'une guerre pour relancer la production.

Si ce point de vue s'éloigne de la politique de l'autruche en vigueur actuellement, il n'en reste pas moins que certains griefs peuvent lui être appliqués, et notamment le non-abandon de la sacro-sainte idée que la croissance et la production (pour ne pas dire le productivisme absolu) sont les piliers nécessaires de la (de toute ?) société.
L'un des moyens d'interventionnisme évoqué est l'emploi des chômeurs par l'état à des tâches allant dans le sens de la "durabilisation" de nos moyens énergétiques notamment ; cependant n'est-il pas antinomique d'investir le durable dans le but... de relancer une croissance humaine productiviste, croissance même qui est en train de consumer à grands feux notre écosystème entier ?

Qui suis-je ? Où suis-je ? Dans quel état j'erre ? Malgré les baffes, l'humanité ne se pose toujours pas vraiment la question du "où vais-je ?".

Je vous laisse lire.

Une crise hors norme, par James K. Galbraith
Partie 1/2 : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2609
Partie 2/2 : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2618
Source en anglais : http://www.washingtonmonthly.com/features/2009/0903.galbraith.html

Sources :
Washington Monthly : http://www.washingtonmonthly.com
Contre Info .info : http://contreinfo.info
Merci à http://citoyen.eu.org

Ju²

lundi 30 mars 2009

Salon Planète Durable

Le salon Planète Durable a pour objectif d'informer sur les enjeux environnementaux à travers notamment des conférences, des débats et des animations. C'est aussi une véritable source d'inspiration pour mettre en place des solutions concrètes et limiter, chaque jour, notre impact écologique sur la planète.


Du jeudi 2 au dimanche 5 avril 2009
Lieu : Hall 7-1 - Paris expo, Porte de Versailles, Paris
Heures d’ouverture : 10h à 19h

Guide du visiteur

Eilema

vendredi 27 mars 2009

Le système économique est-il un système de Ponzi ?

L'affaire Madoff a révélé un système d'escroquerie déjà connu dans les années 1920 et qui fit notamment la fortune de Charles Ponzi : le système de vente pyramidale, aussi appelé la chaîne de Ponzi.
Ce système constitue un réseau dont les membres paient pour entrer et doivent recruter de nouvelles personnes qui devront verser à leur tour un droit d'entrée. Chaque recruteur reçoit une part des droits d'entrée, l'autre part étant répartie dans la chaîne des recruteurs successifs, et ceci jusqu'à explosion de la bulle spéculative.

Un exemple simple : Imaginons que quelqu'un vous propose de lui donner 10€ et de vous rendre 20€ (Soit 100% d'intérêts...)



Bien entendu, le système n'est jamais aussi explicite...

On peut par exemple se demander si le système économique global est une chaîne de Ponzi. On trouve alors de grosses similitudes :
  • La stabilité du système n'est pas garantie
  • Le recrutement de nouveaux membres dans le système doit permettre de fournir par leur travail la richesse nécessaire aux anciens : enfants, population des pays pauvres
  • Le système dépend d'un élargissement de la base de la pyramide : basé essentiellement sur une hypothèse de croissance infinie
Certains avanceront quelques arguments contraires mais fort discutables :

  • Le système capitaliste semble stable
    Son histoire est relativement courte et la crise systémique actuelle (2008-2009) en dévoilent chaque semaine de nouvelles faiblesses
  • Le recrutement se fait naturellement, sans effort particulier de recrutement
    Depuis quand les enfants naissent-ils de leur propre volonté, et les pauvres se font-ils exploiter de leur plein gré ?
  • Les anciens permettent grâce à leurs investissement en capitaux aux nouveaux entrants de travailler et d'épargner.
    Ça tourne en rond, non ? Lire "Le petit Prince" lors de sa visite de la quatrième planète, celle du businessman...
Eilema

lundi 16 mars 2009

Quelques principes de management...


Voici un petit florilège de satires de l'organisation du travail...

Le principe de Peter

Énoncé :

Tout employé tend à s'élever à son niveau d'incompétence.
Corrolaire :
Avec le temps, tout poste sera occupé par un incompétent incapable d'en assumer la responsabilité.

Quelques explications :

Dans une entreprise, en théorie et dans l'idéal, les employés compétents sont promus, et les incompétents restent à leur place. Donc un employé compétent grimpe la hiérarchie jusqu'à atteindre un poste pour lequel il ne sera pas compétent. À ce stade-là, il devient donc un incompétent qui va occuper son poste indéfiniment.

Au final :

  • un incompétent garde son poste
  • un employé compétent promu est remplacé par un autre employé, potentiellement incompétent
  • si le nouvel employé est compétent, il sera promu et remplacé à son tour par un nouvel employé jusqu'à ce que le poste échoie à un incompétent.

Le principe de Dilbert

Le principe de Dilbert (bande dessinée de Scott Adams) est une extension du principe de Peter :
Les gens les moins compétents sont systématiquement affectés aux postes où ils risquent de causer le moins de dégâts : l'encadrement.

La loi de Parkinson

Le travail s’étale de façon à occuper le temps disponible pour son achèvement.
Cette loi exprimée en 1958 est basé sur des observations de l'administration britannique selon lesquelles le nombre d’employés au Bureau des affaires coloniales ne cessait de croître malgré le déclin,
dans le même temps, de l’Empire.

Eilema

jeudi 5 mars 2009

Réappropriation d'usine en Argentine

En Argentine, suite à la crise économique de 2001 provoquée par une fuite massive de capitaux, des ouvriers occupent les usines abandonnées par leur patron et tentent l'expérience de l'autogestion. Ce documentaire témoigne d'une de ces centaines de réappropriations d'entreprises qui ont eu lieu dans ce pays...

"Nous sommes le mirroir où regarder. L'Argentine, c'est les déchets qui restent d'un pays mondialisé. On est déjà rendu là où le monde s'en va."

C'est un documentaire complet, 1h30.
C'est un peu longuet, 50 minutes auraient suffit, mais on peut zapper les parties "reductio ad pathos" en captant les grandes idées.

mercredi 4 mars 2009

Overdose d'antidépresseurs, Jusqu’où ira-t-on ?

Un article très intéressant sur la consommation d'anti-dépresseurs...

Article d'Angela Corrigan publié le 26/08/2008 sur ContinentalNews

Les Français sont les premiers consommateurs des médicaments psychotropes, appelés aussi antidépresseurs. Ce triste record pousse une quinzaine de médecins français à lancer un cri d'alarme, paru dans "Psychologies magazine". Ils veulent ainsi dénoncer "la surmédication du mal-être".

Plus de 5 millions de personnes consomment des antidépresseurs et psychotropes en France, dont plus de 120 000 enfants et adolescents. Nous consommons en France trois fois plus de tranquillisants et d'antidépresseurs que nos voisins européens. Et cette surconsommation augmente chaque année. Des centaines de milliers de personnes, dans des périodes de vie difficiles mais ne souffrant d'aucun trouble psychiatrique, se voient prescrire ces médicaments sur de longues durées, sans être averties de leurs effets secondaires ni bénéficier d'un suivi régulier.

15 médecins veulent remettre en question l'aide majeure apportée par ces molécules dans le traitement des pathologies mentales ni dans les situations de crise aigüe. Mais il nous semble nécessaire et urgent d'alerter l'opinion et les pouvoirs publics sur les dangers de cette surmédicalisation du mal être et sur l'existence d'alternatives non médicamenteuses aussi efficaces.

Les techniques ayant fait leurs preuves pour soulager la douleur psychique non pathologique ne manquent pas : psychothérapie, phytothérapie, relaxation, méditation, activité physique… C'est pourquoi il nous semble important de faire connaître et de favoriser ces réponses différentes à nos souffrances. Ceci est un appel pour une véritable prise de conscience. Il est urgent de briser le silence.

Jusqu’où ira-t-on ? Après la forte polémique ayant entouré en 2006 le projet de dépistage obligatoire des troubles mentaux chez les enfants, une tentative supplémentaire de psychiatrisation de la population, cette fois-ci adulte, vient d’avoir lieu. Une campagne publicitaire sans précédent a déferlé dans les médias, invitant chaque Français à s’interroger sur son état mental. Le message est simple: est-on certain de ne pas être dépressif et n’est-il pas temps d’envisager la prise d’antidépresseurs pour enfin voir la vie en rose ?

La « dépression » : un marché juteux

Comment justifier une telle campagne qui contribue à remplir les cabinets médicaux de patients inquiets à propos de leur prétendue « maladie » ? La France est déjà le pays le plus accro du monde aux psychotropes et cette campagne ne fera qu’aggraver une situation déjà préoccupante et dénoncée par des experts reconnus.

Dans le rapport qu’il avait remis au Ministre de la santé en 1995 afin d’expliquer les raisons de cette surconsommation, le professeur Zarifian¹ expliquait déjà brillamment comment le tandem psychiatrie biochimique/industrie pharmaceutique avait redéfini les difficultés de la vie et le mal-être qui en résulte pour en faire une maladie : la dépression. Le lobbying intense pour populariser cette nouvelle approche de l’existence nous a fait entrer dans l’ère de « la médicalisation du moindre vague à l’âme ». Entre 1980 et 2004, les ventes d’antidépresseurs ont ainsi été multipliées par 8 en France, passant de 84 millions d’euros en 1980 à plus de 650 millions en 2004. Plus de 5 millions de Français consomment déjà ce type de drogues dont plus de 120 000 enfants et adolescents.

Les laboratoires pharmaceutiques ne sont pas les seuls gagnants de cette médicalisation à outrance. Les cabinets des psychiatres se remplissent et les cliniques psychiatriques privées se multiplient autour de la plupart des grandes villes françaises. Pour quels résultats en terme de santé publique ? L’« épidémie » de dépressions n’a fait que se propager suite au marketing soigneusement élaboré par les laboratoires et les psychiatres leaders d’opinion.

L’efficacité des antidépresseurs remise en question

Les études scientifiques mettant en cause l’efficacité des antidépresseurs se sont multipliées ces dernières années. Récemment, une étude réalisée par les chercheurs de l’Université de Hull (Yorkshire, Royaume Uni) concluait que le Prozac et trois autres antidépresseurs de la même classe n’étaient pas plus efficaces que le placebo pour les personnes présentant une dépression légère ou modérée.

Une autre étude sur les antidépresseurs réalisée par un expert de l’Université de l’Oregon, le docteur E. Turner, a déclenché un scandale au sein de l’administration américaine. Le docteur Turner y révèle que sur un total de 74 études soumises à la FDA (Organisation américaine de mise sur le marché des médicaments) , 36 s’avéraient négatives et qu’elles n’ont jamais été publiées. Onze d’entre elles ont même été « maquillées » pour faire apparaître des résultats positifs.

Comment dès lors justifier les centaines de millions dépensés chaque année par notre système de santé pour des médicaments dépourvus d’efficacité ?

Violences et suicides sur ordonnance

Les antidépresseurs ne sont pas seulement inefficaces, ils sont dangereux. Ils sont aujourd’hui régulièrement mis en cause pour leur rôle dans le passage à l’acte suicidaire ainsi que dans les actes de violence les plus insensés².
Une étude récente réalisée par un groupe de médecins légistes de la région lyonnaise sur 308 personnes s’étant suicidées démontre que plus de 75% des femmes et 45% des hommes consommaient des antidépresseurs. En outre cette consommation avait été au moins doublée chez un nombre significatif des patients dans le mois précédant le passage à l’acte. Les auteurs concluaient ainsi à une corrélation statistiquement significative entre l’augmentation récente de la prescription des médicaments psychotropes (moins d’un mois) et le geste suicidaire³. Ces conclusions corroborent d’ailleurs celles de nombreuses autres études démontrant le risque de passage à l’acte suicidaire lié aux antidépresseurs.

Ces dernières années, la plupart des tireurs fous, dont les victimes se comptent par dizaines, en particulier dans des écoles, étaient sous psychotropes. Rien qu’au cours des derniers mois, on a retrouvé des traces de psychotropes chez le tueur de Virginia Tech, chez Pekka Auvinen, le jeune Finlandais ayant tué 8 personnes dans son lycée, ainsi que chez les récents tireurs fous du Nebraska et de l’Illinois. En France, on se souvient surtout de l’affaire Richard Durn, le tueur de Nanterre, sous antidépresseur lorsqu’il ouvrit le feu en plein conseil municipal, tuant 8 personnes et en blessant 14 avant d’être arrêté puis de se suicider pendant sa garde à vue.

Il y a un an à peine, l’OPEPS (Office Parlementaire d’Evaluation des Politiques de Santé) s’est penché sur la question du bon usage des médicaments psychotropes. Un rapport a été publié dans lequel sont présentées un certain nombre de recommandations conformes aux besoins de notre pays en matière de santé. Parmi ces recommandations figure la nécessité de réduire la fréquence des prescriptions inappropriées en respectant les recommandations de bonnes pratiques, de favoriser l’accès aux alternatives thérapeutiques et de donner aux médecins les outils pour interrompre les traitements chroniques injustifiés. Ces recommandations pourtant pleines de bon sens ont été non seulement ignorées mais, contre toute logique, une campagne publicitaire très onéreuse a été lancée fin 2007 pour encourager la psychiatrisation et la mise sous psychotropes d’une part toujours plus importante de la population.

Tout cela est choquant, déroutant et va contre la logique de précaution la plus élémentaire. Mais l’objectif est-il vraiment la santé mentale de nos concitoyens ? Voir le dossier complet sur les antidépresseurs

Sources: Psychologies.com et Frederic-grossmann.fr/

*Mark GEYER est Psychologue-psychothérapeute - FSP - 92 rue du Lac - CH -1815 Clarens